Historique de MSTux

Publié le mardi 3 mai 2005

Ça part d’où cette idée ?

L’intégration des TIC dans l’apprentissage des élèves pose, entre autre, des problèmes techniques aux enseignants. Les logiciels dits « généraux » (suite bureautique, traitement images, navigateur web...) sont présents sur la majorité des postes disponibles aux élèves. Par contre, des applications plus spécifiques comme GéoNext, Audacity, Celestia, QCad, ne sont presque jamais installés. L’installation de ces logiciels peut être un projet fort intéressant à vivre, mais combien long parfois. Le besoin d’avoir ces applications disponibles partout peut être comblé à l’aide des cédéroms vifs (Live CD).

Knoppix est un des cédéroms vifs qui est très populaire. Puis, nous avons découvert et essayé des dérivés plus spécialisés comme Artouste et Knosciences.

Après les tests préliminaires, les besoins en MST pour le primaire/secondaire/Québec (clavier, francisation, applications) ne sont pas comblés avec ces cédéroms. On décide donc d’en créer un le 14 janvier 2005 (entre Beauceville et Ste-Marie).

Début du travail

On fait une recherche sur comment modifier une Knoppix. On a trouvé diverses informations. Celle retenue se trouve ici. C’est un script qui fait plusieurs étapes. En éditant ce script, on peut contrôler ce qu’on veut faire. Nous avons gardé des notes sur les éléments à modifier ici. Lorsqu’on utilise le travail (ici un script) d’une autre personne, on devrait (par respect de la GPL et de la personne) indiquer la source du travail (comme fait ici). Prendre possession du travail ne fait rien avancer.

Les licences sont importantes à surveiller. Notre première version (publiée le 11 février) avait des problèmes à ce niveau (le plugiciel Macromedia Flash entre autre). Car n’oublions pas que l’image au format iso se trouve sur le web et elle est téléchargeable par tous ; il faut donc que les licences des applications présentes sur le cédérom le permettent. Ceci a donné lieu à une version rc2 le 14 février. Des notes sur les licences sont ici.

Plusieurs éléments de Knoppix n’étaient pas traduits en français. Nous nous sommes donc penché sur le sujet. Pierre Couillard a traduit l’application Geg et Freemind (LinuxÉduQuébec.org a aussi participé à la traduction de Freemind). Pierre Lachance s’est concentré sur les divers scripts utilisés dans la distribution (ex. : créer un « home » (espace) permanent, gérer les connexions réseau, créer une partition « swap », les noms des icônes sur le bureau, etc). Les diverses traductions sont disponibles en téléchargement ici.

Versions

Dans les premières versions (voir la liste des modifications) de MSTux, le gestionnaire de fenêtres utilisé par défaut était IceWM pour sa légèreté (N.B. : Cet environnement est toujours disponible sur le cédérom : il suffit de taper « mstmini » lors du démarrage). Pour la verion finale, nous avons plutôt opté pour l’environnement KDE, un environnement plus complet (et plus gourmand en puissance machine par contre) qui répondait mieux à nos besoins. De plus, cet environnement ressemble beaucoup à ce que les gens connaissent, c’est-à-dire Mac OS X et Windows.

Le choix des logiciels fut assez difficile aussi, car n’oublions pas que nous n’avons que 700 Mo d’espace disponible sur un cédérom. Nous avons donc retiré la plupart des applications que nous jugions trop complexes pour les niveaux primaire et secondaire. Pour la prochaine version, les choix seront encore plus déchirants : si nous avons de nouveaux logiciels à ajouter, nous devrons en enlever car nous sommes à la capacité maximale actuellement.

Vérifier et revérifier

Nous avons aussi réalisé que d’installer des applications peut être assez simple. Par contre, de s’assurer que tout fonctionne, c’est un processus plus long. Par exemple : Firefox qui a remplacé notre premier choix qui était la suite Mozilla. Avec Mozilla tout fonctionnait (java, le plugiciel Flash lorsqu’installé, etc). Mais dans la version 1.0 finale, nous avons oublié de vérifier si java fonctionnait toujours. Ce qui n’était pas le cas. Et c’est là qu’entre en jeu le nombre de personnes qui testent le cédérom et qui nous signifient les bogues (ici). Plus il y a de gens qui prennent le temps de nous signifier des problèmes, de meilleur qualité sera le produit. Ceci est le cas pour tous les logiciels libres.

Rendre disponible

La diffusion d’un fichier de 700 Mo sur le web pose également problème. Car la bande passante n’est pas gratuite, même pour le RÉCIT MST. Notre lien actuel ne pourrait pas supporter une telle charge (le deuxième à essayer de télécharger aura un faible débit). Donc, nous nous sommes tourné vers une commission scolaire qui s’implique dans le logiciel libre et qui possède une bande passante suffisante pour notre image iso du cédérom. La Commission scoalire des Affluents nous ont offert un espace pour nos besoins. Le monde du logiciel libre, n’ayant pas toujours du budget pour se payer de la bande passante, doit souvent faire ce genre d’entente pour pouvoir diffuser leurs produits.

Vous avez sûrement remarqué qu’il y des fichiers étranges dans la liste ici : MSTux_V1.0-2005-03-12.iso.md5 et MSTux_V1.0-2005-03-12.iso.md5.asc. Lors d’un téléchargement d’un fichier de 700 Mo, il peut y avoir des manques. Ceci peut corrompre le fichier que vous téléchargé. Afin de s’assurer que l’image iso téléchargée correspond à celle disponible sur le site, on fait un calcul de la somme MD5 (le fichier md5). De plus, le logiciel libre (et les autres) doit se protéger contre les « mauvaises personnes » grâce à des stratégies comme la signature gpg [1] (le fichier .asc). Ce fichier indique qui est la personne qui a placé le fichier md5 sur le site et ainsi donne une couche de sécurité supplémentaire.

Apprentissage à faire

Un cédérom auto-démarrable (« bootable ») n’est pas une technologie très connue dans le monde de l’éducation au Québec. On doit donc régulièrement expliquer aux gens comment démarrer sur le cédérom à l’aide du BIOS. Comme quoi, même en voulant simplifier au maximum le travail (pas d’installation de logiciels sur l’ordinateur pour avoir toutes les applications de MST), il reste toujours un peu d’apprentissage technique à réaliser.

Documenter pour tous

Un logiciel libre exige de la documentation. Nous nous sommes donc mis à la production de celle-ci. Une documentation pour l’utilisateur et une autre pour les développeurs est nécessaire pour répondre aux gens désirant s’impliquer dans le projet. Un forum de discussions (qui gardent des traces des questions et réponses) et une liste de diffusion sont également légions dans le logiciel libre. Une FAQ (Foires aux questions) est en construction pour ramasser les questions les plus fréquentes. La lecture est une compétence à développer lorsqu’on utilise/développe des logiciels libres. Lire, lire et encore lire avant de poser des questions. De plus, la façon de poser des questions est importante. Par exemple, si quelqu’un demande : « Je ne suis pas capable d’utiliser MSTux. » Que pouvons-nous lui répondre ? On doit en savoir plus, comme par exemple est-ce que l’image iso téléchargée est corrompue, est-ce que la gravure s’est bien déroulée, est-ce que vous êtes capable de démarrer (« booter ») sur le cédérom, obtenez-vous l’accueil du système, etc. La question, plus elle est complète et précise, plus de chance vous aurez d’avoir une réponse qui vous aide.

Version 1.0

Depuis le 14 mars 2005 la version 1.0 est disponible en téléchargement. Bien que non parfaite, nous sommes fiers du travail accompli car n’oublions pas que nous ne sommes que des enseignants devenus animateurs RÉCIT, pas des professionnels de l’informatique. Afin d’aider d’autres personnes désirant se créer sa propre distribution nous documenterons plus précisément la démarche d’ici quelques semaines. Vous aussi vous pourrez donc avoir du plaisir à créer quelque chose de nouveau.

La suite

Notre prochaine version (possiblement la 1.1) corrigera les bogues découverts sur la version 1.0 et aura probablement de nouveaux logiciels (et quelques-uns de retirer). Nous ne publierons pas la 1.1 en version finale lors du premier essai. On devra faire une version 1.1 beta, puis probablement une version 1.1 rc1 au moins. Ceci afin de découvrir/corriger d’autres bogues. Il y a certaines règles (qui varient d’un logiciel à l’autre) à suivre en ce qui concerne les version des logiciels libres afin de ne pas perdre le fil. Comme par exemple une version beta vient avant une version RC (Release Candidate) et une version finale. On ne change pas de numéro de version (ex. : de 1.0 à 1.1) sans avoir des modifications sur le contenu (ajouts de logiciels ou de fonctions), pas seulement des modifications mineures (ex. : modifications esthétiques, corrections de bogues,...). Une correction mineure pourrait donner par contre une version comme 1.0.1.

Logiciel libre

Dans le présent texte, vous avez découvert comment nous avons construit MSTux mais également le processus derrière le libre. À vous de vous impliquer dans ce merveilleux monde !

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